Ce travail de recherche traite des questions de relations entre langues africaines, identités et pratiques linguistiques en situation migratoire et s'inspire des travaux se situant dans les domaines de l'anthropologie linguistique et de la sociologie de l'immigration. À partir de terrains menés dans trois foyers de travailleurs migrants (FTM) de Montreuil, une ville de la banlieue Est de la région parisienne, cette thèse explore les méthodes mobilisées par les résidents de ces foyers pour communiquer avec les autres par rapport au contexte et aux interlocuteurs. Dans ces mêmes foyers, la vitalité ethnolinguistique d'une langue comme le soninké, le contact des langues africaines entre elles et entre celles-ci et le français (langue officielle des pays des résidents et de leur pays d'accueil) ; tout cela avec les différents modes de réappropriation et de reconfiguration de ces espaces d'accueil sont au centre des réflexions. Les résultats démontrent que sur neuf langues africaines qui coexistent dans les mêmes espaces en région parisienne, le soninké hors de ses aires linguistiques d'origine devient majoritaire en situation migratoire.