Le conflit interethnique hutu-tutsi est sans frontières dans la région des Grands lacs africains. Cet ouvrage part du génocide de 1994 au Rwanda pour décortiquer les éléments qui mettent à découvert la perméabilité des frontières de la région étudiée. L'auteur y développe comment l'attention médiatique massive peut déclencher ou bloquer l'aide d'urgence, selon le film narrateur des faits, lors d'un conflit. A ce propos, le travail et la pression médiatique sur l'opinion sont mis en exergue avec deux journaux: Le Soir et Le Monde, successivement belge et français. Dans le cas du génocide survenu au Rwanda, les conclusions de l'auteur montrent comment l'orientation du message médiatique peut être un facteur (parmi une multitude d'autres) qui justifierait l'incapacité de la communauté internationale à ne pas assister les victimes des conflits. Dans une certaine mesure, les relations entre les médias et les humanitaires sont perçues comme celles d'un couple, uni par l'intérêt de visibilité, en période de conflits. Il est également démontré comment le champ social exerce une pression sur les acteurs analysés, à travers un contexte économique qui leur est souvent défavorable.