"Alors, docteur. Comment ça va?" Nous sommes généralement trop occupés pour répondre à cette question. Et notre pudeur naturelle nous fait généralement éluder la réponse. Après tout, nous n'aimons pas, nous aussi, montrer nos faiblesses, surtout à nos patients. Il ne manquerait plus qu'ils nous prennent par l'épaule! Les rôles seraient inversés. Certains insistent, qui nous connaissent et nous aiment bien, et nous devinant, parfois, las ressentent le besoin de nous aider. D'autres questions sont plus brutales: "Mais quand même, docteur. Vous êtes content d'avoir choisi ce métier?" Si ce n'est leur patient, tous les médecins se sont posés eux même cette question. Nous préférons répondre oui. C'est plus rassurant et plus confortable. Et c'est souvent vrai. La part du bonheur dépassant largement celle des fatigues et angoisses que l'on oublie au premier sourire de malade.