Le projet porte sur le rapport langue française / langues locales donnant naissance, ainsi, en côte d'Ivoire à diverses variétés linguistiques. En effet, le français, langue coloniale, prend deux tendances de métamorphoses : l'une s'appuie sur une volonté des locuteurs de s'approprier la langue du maître afin de se sentir investis Français ; c'est la stratification par le continuum colonial. Dès lors, divers registres sont nés de l'appropriation du français par cette catégorie d'Ivoiriens. L'autre tendance se crée devant un rejet insidieux de la langue française soit par maladresse, soit par les libertés linguistique et sociale. C'est la stratification par la créolisation. Enfin, des écrivains de renom tels Ahmadou KOUROUMA, Jean Marie ADIAFFI, Venance KONAN usent de ces registres de langue pour des raisons idéologique et culturelle ; c'est la lutte de libération culturelle par l'écriture. Par ailleurs, l'intention de ces écrivains est d'exporter ces produits culturels car une langue, aujourd'hui, est une denrée qui se vend, c'est le principe de l'extraterritorialité.