Les relations sexuelles prématrimoniales doivent être considérées, en principe, comme un acte moralement illicite de fornication, à partir du moment où elles violent la loi naturelle vis à vis du bien commun. Par conséquent, la réponse morale chrétienne est d'inviter un couple de fiancés à construire leur amour conjugal au moyen d'un cheminement de préparation et de croissance, vécu dans l'abstinence sexuelle motivée par la vertu de la chasteté. Cependant, malgré la force de ce principe moral général, et face à des situations-limite de grave difficulté pour accéder au mariage, (situations vécues souvent dans le contexte du mariage progressif africain, où les fiançailles sont considérées comme une étape dans le processus même du mariage), le moraliste chrétien est amené à se demander : L'abstinence sexuelle avant le mariage est-elle une norme morale immuable, au point de n'admettre aucune autre formulation possible ? N'existe-t-il pas des cas comme le mariage africain par étapes, où la norme morale de l'abstinence sexuelle cesse d'être un facteur libérateur, et donc éthique, pour devenir un facteur de frustration d'un amour qui pourrait être authentique ?