La présente étude fait le point sur la théorie cérébrale d'Aristote. Contre une tradition philosophique (Platon) et médicale (Hippocrate) qui considérait le cerveau comme l'organe central du corps et le lieu privilégié des activités psychiques, Aristote ne reconnaît pratiquement aucune fonction au cerveau dans sa conception de la sensation, du mouvement volontaire et de l'intelligence. Pour le philosophe, l'encéphale est un organe froid, humide, entièrement dépourvu de sang et chargé de refroidir la chaleur cardiaque et de susciter le sommeil. Autant dire tout de suite que la théorie aristotélicienne du cerveau est truffée de faussetés. Or, ces erreurs ne sont pas dépourvues d'intérêt. Aussi, notre étude tente-t-elle d'en retracer l'origine, et accorde, pour ce faire, une attention particulière à la méthode ainsi qu'aux différents types de données dont Aristote se sert en sciences de la vie. L'exercice met notamment en lumière l'influence d'une littérature livresque et médicale préexistante et invite, en conséquence, à réévaluer la place de l'observation empirique dans la biologie aristotélicienne.
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