Immersion au coeur de la culture malgache pour mieux la comprendre et l'apprécier.
Voici un livre-métis, de réfl exion pour comprendre, et de conseils pour (bien) se comporter. Métis encore avec des histoires, toutes vraies, pour illustrer cet essai de compréhension interculturelle franco-malgache. La force des traditions, le poids des ancêtres, la pression familiale, le statut social, modèlent le Malgache de toutes conditions, de tout milieu de vie, jusque dans son métissage culturel obligé, sous la pression ancienne de la colonisation et celle, plus récente, de la mondialisation.
La misère, l'urbanisation sauvage, les complexes des élites, l'acculturation subie par les anciens, l'inculture forcée des jeunes, la corruption généralisée, la frustration des travailleurs pauvres, le délitement des coutumes et des rites, n'épargnent pas la culture malgache, toute pétrie de partage, de justice et de respect des anciens. Cette culture reste prégnante dans le monde rural, majoritaire, et dans le pays rêvé par les nationaux. S'en imprégner, c'est se donner une chance d'en découvrir encore plus, et, en récompense, de s'en trouver enrichi, au-delà même de ce qu'on imaginait.
Laissez-vous imprégner par un condensé de culture malgache qui vous permettra d'en découvrir toutes les facettes et son infinie richesse.
EXTRAIT
La vision malgache de la vie intègre naturellement et évidemment la mort. Pour les Malgaches, la vie la plus longue se situe d'ailleurs après la mort.
Donc ils ont osé. Des observateurs, anthropologues professionnels ou amateurs, ont osé parler d'une civilisation nécrophile, avec le même glissement sémantique qui fait confondre l'homosexualité et la pédophilie. La réalité est que le Malgache n'aime pas la mort (« Mamy ny aina », Douce est la vie, dit le proverbe). Mais en l'acceptant, il la maîtrise, en l'intégrant au cours normal de la vie, d'une certaine façon il lui commande, et la relativise.
Le Malgache croit tellement réellement à la vie éternelle que le tombeau est primordial (vital ?), car « c'est là qu'on vivra le plus longtemps ». Que les dépenses consenties pour enterrer les défunts, honorer les ancêtres, valent mieux que l'accumulation d'un patrimoine (sauf, dans le sud, le patrimoine en zébus qu'on tuera le jour de la mort du propriétaire pour nourrir l'assemblée et installer les bucranes sur le tombeau). Imaginez, donc, les conséquences sur la hiérarchie des valeurs, notamment matérielles. D'autant qu'il ne s'agit pas là d'une croyance superficielle ou imposée par telle religion révélée ou tel catéchisme. C'est une conviction intime, chevillée au corps, composante majeure de l'âme malgache.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Loïc Hervouet a travaillé comme journaliste au Courrier de Madagascar dans les années soixante, avant d'accomplir sa carrière en France, débuts à Europe 1, mitan en presse régionale, automne à la tête de l'Ecole supérieure de journalisme de Lille, épilogue comme médiateur de RFI, et prolongations à L'Année francophone internationale, ou dans des missions de l'OIF, ou de l'ONG Africamédias, à Madagascar . Il n'est pas peu fier d'avoir achevé en 2014 le tour intégral de ses côtes, en 4×4 de combat, entre Morondava
et Majunga.
Michèle Rakotoson est écrivain, grand prix de la francophonie de l'Académie française.
Yvette Sylla est historienne, universitaire et ancienne ministre des Affaires étrangères.
Jean Kouchner est journaliste, ancien directeur du Centre de formation des journalistes-Montpellier.
Voici un livre-métis, de réfl exion pour comprendre, et de conseils pour (bien) se comporter. Métis encore avec des histoires, toutes vraies, pour illustrer cet essai de compréhension interculturelle franco-malgache. La force des traditions, le poids des ancêtres, la pression familiale, le statut social, modèlent le Malgache de toutes conditions, de tout milieu de vie, jusque dans son métissage culturel obligé, sous la pression ancienne de la colonisation et celle, plus récente, de la mondialisation.
La misère, l'urbanisation sauvage, les complexes des élites, l'acculturation subie par les anciens, l'inculture forcée des jeunes, la corruption généralisée, la frustration des travailleurs pauvres, le délitement des coutumes et des rites, n'épargnent pas la culture malgache, toute pétrie de partage, de justice et de respect des anciens. Cette culture reste prégnante dans le monde rural, majoritaire, et dans le pays rêvé par les nationaux. S'en imprégner, c'est se donner une chance d'en découvrir encore plus, et, en récompense, de s'en trouver enrichi, au-delà même de ce qu'on imaginait.
Laissez-vous imprégner par un condensé de culture malgache qui vous permettra d'en découvrir toutes les facettes et son infinie richesse.
EXTRAIT
La vision malgache de la vie intègre naturellement et évidemment la mort. Pour les Malgaches, la vie la plus longue se situe d'ailleurs après la mort.
Donc ils ont osé. Des observateurs, anthropologues professionnels ou amateurs, ont osé parler d'une civilisation nécrophile, avec le même glissement sémantique qui fait confondre l'homosexualité et la pédophilie. La réalité est que le Malgache n'aime pas la mort (« Mamy ny aina », Douce est la vie, dit le proverbe). Mais en l'acceptant, il la maîtrise, en l'intégrant au cours normal de la vie, d'une certaine façon il lui commande, et la relativise.
Le Malgache croit tellement réellement à la vie éternelle que le tombeau est primordial (vital ?), car « c'est là qu'on vivra le plus longtemps ». Que les dépenses consenties pour enterrer les défunts, honorer les ancêtres, valent mieux que l'accumulation d'un patrimoine (sauf, dans le sud, le patrimoine en zébus qu'on tuera le jour de la mort du propriétaire pour nourrir l'assemblée et installer les bucranes sur le tombeau). Imaginez, donc, les conséquences sur la hiérarchie des valeurs, notamment matérielles. D'autant qu'il ne s'agit pas là d'une croyance superficielle ou imposée par telle religion révélée ou tel catéchisme. C'est une conviction intime, chevillée au corps, composante majeure de l'âme malgache.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Loïc Hervouet a travaillé comme journaliste au Courrier de Madagascar dans les années soixante, avant d'accomplir sa carrière en France, débuts à Europe 1, mitan en presse régionale, automne à la tête de l'Ecole supérieure de journalisme de Lille, épilogue comme médiateur de RFI, et prolongations à L'Année francophone internationale, ou dans des missions de l'OIF, ou de l'ONG Africamédias, à Madagascar . Il n'est pas peu fier d'avoir achevé en 2014 le tour intégral de ses côtes, en 4×4 de combat, entre Morondava
et Majunga.
Michèle Rakotoson est écrivain, grand prix de la francophonie de l'Académie française.
Yvette Sylla est historienne, universitaire et ancienne ministre des Affaires étrangères.
Jean Kouchner est journaliste, ancien directeur du Centre de formation des journalistes-Montpellier.
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