Les événements de Kabylie (Algérie) qui se sont déclenchés en avril 2001, surnommés "le printemps noir", se caractérisent par un vocabulaire spécifique. Une première lecture des textes des archs (écrits divers produits en français: résolutions, déclarations, appels, par le principal mouvement ayant organisé les manifestations de rue) révèle des pratiques langagières effectives caractéristiques de ces événements. En effet, les événements du "printemps noir" ont évolué en plusieurs étapes: manifestations de rue (marches, grèves, rassemblements, ...), structuration et, enfin, dialogue. Durant toute la période allant d'avril 2001 à avril 2005 les manifestants ont exprimé des revendications diverses. Banderoles, slogans, graffitis, appels, déclarations constituent, entre autres, un espace où ils disent leurs revendications en employant un vocabulaire qui leur est propre. Dans cette étude, nous nous sommes intéressé au discours produit exclusivement en français. Or, le contact du français avec les autres langues d'Algérie aboutit à des conséquences diverses dans la pratique linguistique.