Le phénomène de la clandestinité est une vraie "question sociale" remettant en question la façon dont la société gère, intègre ou rejette l'indigence et l'"étranger". Cet ouvrage entend étudier ce phénomène d'un point de vue géographique, tout en mobilisant des disciplines connexes anthropologie, sociologie et science politique pour tenter d'inscrire dans le territoire une forme d'errance connue et discriminée depuis la naissance de la citoyenneté. Il s'agit également, dans un deuxième temps, de démontrer que les outils de la géographie sont d'une grande pertinence pour rendre compte d'un accès inégal à la ville. Ce livre se termine par l'analyse d'entretiens menés avec des personnes sans titre de séjour vivant à Lausanne, en Suisse. Cette analyse réinterroge certains concepts de la géographie espace public, capital spatial, ségrégation spatiale notamment et montre que la ville étudiée est sujette à représentations et pratiques dominées, partielles et originales.