Mémoire (de fin d'études) de l'année 2014 dans le domaine Politique - Politique internationale - Région: Afrique, note: 17/20, , cours: Programmation du Développement et Intégration Régionale, langue: Français, résumé: L'intégration des marchés agricoles est un enjeu majeur pour les économies de la CEMAC tant sur le plan économique qu'alimentaire. Déjà cinquante années de construction régionale qui n'ont pas permis de défragmenter son espace économique. Ce faisant, la CEMAC introduit deux infrastructures commerciales notamment, en 2005, le corridor Yaoundé-Libreville qui lie le Cameroun et le Gabon, et, en 2008, le Passeport CEMAC qui confère une identité communautaire à sa population. Par ailleurs, le Cameroun et le Gabon montrent un certain dynamisme pour les échanges de produits vivriers, bien que ceux-ci restent sous enregistrés. C'est dans ce contexte que nous analysons l'incidence de l'arbitrage des commerçants entre le Cameroun et le Gabon sur la structure des marchés de plantain et de manioc. Ce, à partir des statistiques issues de l'enquête sur le terrain et de l'application de la méthode de cointégration d'Engle et Granger (1987). Nous constatons que les commerçants choisissent les marchés à arbitrer en fonction de leur capacité à se procurer le passeport CEMAC, et à accéder au marché soit par le corridor Yaoundé-Libreville soit grâce à leur réseau d'acteurs. L'étude montre également que, les villes de Yaoundé, de Douala et de Kyé-Ossi jouent un rôle différent dans la transmission des prix à Libreville en fonction de l'ampleur de l'arbitrage sur le produit. Par ailleurs, l'arbitrage détermine d'une part le degré d'intégration des marchés qui est inferieur à 29% pour les marchés de manioc et supérieur à 35% pour les marché de plantain, et d'autre part le type d'ajustement de l'équilibre de court et de long terme sur les marchés de Libreville et de Kyé-Ossi. Par conséquent, il réduit la variabilité des prix du manioc et du plantain au Gabon et au Cameroun ainsi que leur dépendance aux chocs idiosyncratiques du marché. Les prix de ces produits se transmettent donc d'un pays à l'autre car les disponibilités de manioc et de plantain dans les villes domestiques dépendent des quantités arbitrées entre le Cameroun et le Gabon. Néanmoins, les commerçants détiennent un pouvoir de marché entretenu par les coûts supplémentaires liés à l'entrée des pays, notamment, les taxes informelles et le coût des documents à présenter aux services des douanes. Ces coûts réduisent l'accès au marché de Libreville limitant ainsi la concurrence sur le marché et accroissant les marges bénéficiaires des commerçants.
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