Dans les années d'après-guerre, le secteur de l'éducation spécialisé français se structure et fixe des normes qui devront permettre la mise en place du futur Diplôme d'éducateur. Les pouvoirs publics s'imposent alors afin d'encourager et d'orchestrer ce processus de coordination. Le groupe d'écoles d'Assistantes et de monitrices catholiques de l'enfance (AMCE), qui en 1950 regroupe presque la moitié des écoles de formation d'éducatrices, multiplie donc les démarches pour faire reconnaitre sa formation par l'Etat. Mais en dépit des efforts réalisés pour se plier aux nouvelles exigences il ne parvient pas à obtenir l'agrément public escompté et se retrouve privé de la possibilité d'offrir le diplôme d'Etat à venir. Cette mise à distance s'explique t'elle par l'importance donnée à l'enseignement religieux au sein des écoles? Peut-on penser que leur forte identité et leur trop grande indépendance ont dissuadé les pouvoirs publics? Ou est-ce la personnalité du Chanoine Edmont Barthélemy, Directeur général des écoles, qui est à mettre en cause ? Ces questions sont au c ur de la réflexion menée tout au long de cet ouvrage.