L'objectif de ce travail est d'explorer le potentiel d'information offert par les objets de parure sur la stratification sociale, la géographie des groupes ethnoculturels et les systèmes d'échange opérant à l'intérieur et entre les sociétés du Paléolithique supérieur. Pour ce faire, un cadre interprétatif fondé sur l'anthropologie comparée et une démarche analytique adaptée à l'étude des parures en différentes matières premières (coquillage, dent, os, bois de cervidé, ivoire, pierre) ont été crées. L'étude des parures associées à cinq sépultures du Paléolithique supérieur (Lagar Velho, Saint-Germain-la-Rivière, La Madeleine, Grotte des Enfants, Aven des Iboussières) et l'analyse d'une base de données des parures aurignaciennes découvertes dans des sites d'habitat, montrent qu'il est possible d'identifier la fonction prédominante de la parure (objets d'échange, marqueurs identitaires) et qu'il existe à l'Aurignacien une régionalisation et une opposition nette entre les parures des sites du Nord et du Sud de l'Europe. Cette même différence entre le Sud et le Nord s'observe en comparant le mobilier funéraire des sépultures gravettiennes.