Nikita Khrouchtchev est surtout connu en Occident comme étant celui qui a permis le relatif soulagement de la déstalinisation. Cette image est d'ailleurs aussi persistante dans les anciens pays de l'URSS. Lorsque Khrouchtchev accède au pouvoir, il aspire en effet à des modifications ambitieuses dans des domaines extrêmement variés. La dénonciation des crimes de Staline lors du XXème Congrès du PCUS ouvre la voie à l'expression d'un certain pluralisme intellectuel et artistique qualifié de " dégel " dont les effets seront irréversibles pour la société soviétique dans son ensemble. Le volontarisme du premier secrétaire conduit à une politique de réformes économiques et politiques aussi impromptues que déstabilisatrices. Cependant la déstalinisation sera pour les peuples soviétiques (tout spécialement pour les ukrainiens) une ère de déceptions autant que d'espoirs. En effet, l'Ukraine, un des plus solides bastions de la vie religieuse en Union soviétique, tiendra une place particulière dans cette campagne antireligieuse, facette méconnue de la politique du successeur de Staline.