Dans la plupart des pays du Tiers-monde, et plus encore dans les zones montagneuses, l'Homme puise directement dans son environnement naturel les ressources nécessaires à sa survie. Ainsi, rarement autarciques, les villages de la Haute montagne marocaine sont tributaires de ce que leur offre le milieu pour alimenter ou soigner le bétail, bâtir les maisons et se chauffer. Cette très forte dépendance vis à vis de l'arbre, à laquelle s'ajoute une forte croissance démographique, a un prix, comme en témoigne l'intense dégradation des écosystèmes forestiers. Dans cet ouvrage nous nous sommes attachés à préciser les potentialités et les ressources de ces écosystèmes méditerranéens montagnards et à déterminer le rôle du facteur anthropique dans la dégradation des sols et de la végétation. Au-delà des implications écologiques, économiques et sociales de la déforestation, cette étude relève de problématiques plus générales, celles du fonctionnement d'un écosystème méditerranéen perturbé par l'action anthropique, de la steppisation, du surpâturage, de l'épuisement des ressources énergétiques, de l'érosion des sols et des stocks carbonés.