La dépression infantile reste encore méconnue des professionnels de l'enfance comme du proche entourage de l'enfant. Les signes annonciateurs, ou prodromes dépressifs, apparentés souvent aux troubles du comportement, sont pourtant des signes avérés de souffrance morale, qui peuvent, entre autres, conduire au décrochage scolaire. Les prises en charge art-thérapeutiques proposées à des enfants âgés de six à onze ans, repérés en écoles et Maisons d'Enfants à Caractère Social, permettent une première accroche soignante. En effet, l'art, en tant que processeur thérapeutique, permet l'activation des fonctionnements tant physiques, psychologiques que sociaux de l'être humain. Le sujet dépressif est amené alors à découvrir en lui des parties saines, énergisantes, et exploitables dans une dynamique de restauration ou de renforcement de l'estime de soi. Cette dernière notion est essentielle au bon devenir de l'enfant. L'art-thérapie, participant ainsi aux soins dit "de prévention", doit s'inscrire dans une stratégie globale de prise en charge mobilisant tout autant actions soignantes, pédagogiques,(ré-)éducatives et sociales, dans un but éthique de sollicitude.