La violence demeure une véritable toile de fond qui alimente les écrits africains postcoloniaux. Ses différentes représentations semblent être un défi narratif. La plupart des romans du génocide rwandais et ceux des guerres civiles et du djihadisme malien constituent de véritables témoignages dans lesquels les auteurs confient le curseur narratif à des narrateurs fictifs mais témoins des faits relatés. Cette étude entend montrer comment le génie littéraire des écrivains contourne l¿indicible pour reconstruire le spectacle effroyable et désolant de ces crises africaines. Leur plume alerte et novatrice dévoile la violence rwandaise, les atrocités de la guerre du Libéria, de la Côte d¿Ivoire, de la Sierra-Leone, du Congo, du Soudan et la face hideuse du terrorisme religieux. Des récits innovants et protéiformes voient le jour et se concurrencent littérairement dans une sorte de mimétisme thématique. Ces différents textes retracent les massacres dans leurs moindres détails, révélant ainsi la nocivité des crises africaines. Il est évident que les virtualités du langage permettent de rendre supportable le chaos. Aussi catastrophiques que soient les violences africaines, elles ont beaucoup contribué au renouvellement thématique de la littérature postcoloniale africaine. La poétique de la violence est l¿écriture de l¿anxiété, de l¿effroi et de la brutalité extrême.
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