Au Maroc, les terres collectives de parcours couvrent plus de 53 millions d'hectares et sont dans la plupart des cas des terres collectives marginales destinées à des cultures annuelles pour diverses raisons (sécheresses, faible fertilité des sols, risque d'érosion, etc.). Leur statut juridique s'oppose également à leur développement par la culture intensive. De tels changements contribuent souvent au déclenchement des conflits majeurs entre transhumants et sédentaires. La gestion d'une telle situation incite plus que jamais les acteurs locaux à établir des compromis, éventuellement sous forme de pactes ou de chartes négociés relatifs à l'accès à la terre et à l'exercice des droits d'usage, jouissant d'une certaine légitimité pour toutes les parties concernées. Atteindre l'enjeu de la coviabilité des systèmes socio- écologiques dépend de la capacité des acteurs, à savoir l'État, les sédentaires, les transhumants à établir un pont entre l'endogénéité juridique et le droit positif à travers une co-production d'un droit local négocié vers l'établissement d'un droit post-moderne.
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