Cet ouvrage est le résultat d'une thèse de doctorat menée entre le Pays dogon au Mali, et l'université de Fribourg en Suisse, entre fin 2007 et début 2014. Le point central de cette recherche concerne une classe de mobilier archéologique que sont les scories de forge, déchets métallurgiques qui se forment au fond du foyer de forge au cours du travail traditionnel d'objets en fer. Les études qui leur sont consacrées montrent que ces matériaux montrent une incroyable variabilité, qui témoigne de l'immense diversité des travaux de forge. Les recherches actuelles cherchent ainsi naturellement à établir un lien entre les scories, mises au jour par les archéologues, et les activités de forge passées. L'originalité de cette recherche est le développement d'une démarche de travail, au croisement de l'ethnoarchéologie, l'archéologie expérimentale et l'archéométrie. Ce travail a comporté une phase de terrain au Pays dogon (Mali), où forgerons et traditions métallurgiques sont encore préservés. Cette recherche de terrain a donné lieu à des expérimentations dirigées de travaux de forge, durant lesquels différents paramètres sont contrôlés. Le travail de laboratoire a permis de mettre en évidence les caractéristiques intrinsèques des scories. Toutes ces données mettent en lumière des groupes distincts de scories de forge, et constituent un référentiel unique. Raphaëlle Soulignac propose différents scenarii de modalités de formation des scories dans le foyer, en lien avec les travaux qui les ont produits. Ce travail permet ainsi d'enrichir nos connaissances sur les gestes, les pratiques des forgerons et les déchets de forgeage, en mettant en avant un patrimoine important de nos sociétés anciennes.