Le musée, trop souvent perçu comme un bâtiment ayant pour seule fonction de valoriser une collection dans une stratégie de conservation, est devenu aujourd'hui une vitrine politico-culturelle. S'inscrivant dans différents processus historiographiques, et dans des mécanismes de recompositions sociales et politiques multiples, l'étude de ce que l'on nomme ici le champ muséal introduit une perception nouvelle de l'espace public. La réflexion du présent ouvrage porte sur les incessantes mutations de ce champ à Berlin - et de manière plus générale en Allemagne - témoignant des besoins en histoire et en récits susceptibles de nourrir les imaginaires sociaux. Les correspondances entre les modes de construction des identités sociales et les évolutions politiques locales, tout comme le jeu de ceux-ci avec les orientations et les investissements culturels nationaux, témoignent, en effet, des interrogations et des évolutions nées de l'histoire allemande. Les petits centres culturels, les musées de quartier ou les musées de société sont conçus par et pour la communauté dans laquelle ils sont immergés. Aussi, aux côtés d'importantes structures fédératives et fonctionnelles s'appuyant sur de grandes expositions très médiatisées, s'imposent des musées aux profils singuliers, au service d'un territoire, d'un public, d'une mémoire. Le musée devient, dès lors, l'associé indispensable d'une politique identitaire réussie.
"L'auteur invite le lecteur à réfléchir à la place prise par les nouvelles institutions muséales dans le panorama urbain, leur implication dans l'espace public, en prenant pour appui l'exemple de la recomposition de la ville de Berlin. La situation est un véritable cas d'étude, que conduit avec célérité et rigueur. V. Charléty que sait ainsi emporter l'enthousiasme. Ce livre est donc une contribution importante car unique en langue française sur ce domaine." (Bulletin critique du livre en français)