Depuis les "Etudes sur l hystérie" (1895) où Freud déclare que " les hystériques souffrent de réminiscence " jusque dans "Construction en analyse" (1937), toute la pensée freudienne apparaît comme impliquant ou même étant implicitement une réflexion sur la mémoire : réflexion où ontogenèse et phylogenèse vont parfois jusqu à se mélanger. Malgré ce mot du "Projet d une psychologie" (1895) selon lequel " toute théorie psychologique digne d intérêt se doit de fournir une explication de la mémoire ", force est de constater que Freud n entreprit jamais un tel travail. Cependant ses conceptions au sujet du fonctionnement mnésique, déjà élaborées dans la période prépsychanalytique jusque dans "L'interprétation des rêves" (1900), ne furent non seulement jamais démenties mais qui plus est se retrouvèrent confirmées dans la "Notice sur le bloc magique" (1925). Le " Wunderblock ", cet objet s apparentant aux tablettes de cire de l Antiquité, offrit à Freud la métaphore idéale de la trace mnésique s ouvrant au champ de l écriture et de la réécriture.